Un futur lieu de vie et de création culturelle s'installe en 2022 dans l'usine de la Croix de Fer, à Thiers.

 

Comme une chrysalide, l’usine de la Croix de Fer dans la vallée des usines de Thiers (Puy-de-Dôme) s’apprête à revivre. Une nouvelle vie autour de la création culturelle en 2022.

Dans le torrent de la vallée des usines, d’autres bruits émanent actuellement du site de la Croix de Fer, ex « Pièces non conformes », à Thiers. Du jardinage d’abord. « J’ai commencé par du désherbage le 15 août, je n’en avais jamais vu autant dans un jardin », constate Christophe Ménager, nouveau propriétaire des lieux.Ne vous souciez pas d’avoir l’air professionnel. Soyez vous-même. Il y a plus d’1,5 milliard de sites web, mais c’est votre histoire qui fera la différence. Si, en relisant les mots, vous n’entendez pas votre propre voix dans votre tête, c’est le signe que vous avez encore du chemin à parcourir.

Un site, en pleine rénovation, pour lequel cet ancien militaire de la Garde Républicaine de 52 ans, a eu un véritable coup de cœur, et ça ne date pas d’hier.

« Il y a 30 ans, j’étais conseiller technique national région Nord pour la Fédération des clubs sportifs et artistiques de la Défense (FCSAD), je me déplaçais partout en France », se souvient Christophe Ménager. L’un de ses amis, Jérôme Yvars, conseiller national pour la région Sud, l’invite à venir découvrir Thiers. « Ce bassin industriel m’a plu avec ses usines », note-t-il. Puis, le temps fait son office jusqu’à la retraite de Christophe Ménager qui, en parallèle, est passé par l’école du Louvre et a mené une carrière dans la peinture. « J’ai monté une galerie à Paris, rue Saint-Sabin, “Very art space”. Puis, je me suis spécialisé dans la curation d’expositions où je travaille notamment pour les musées chinois », poursuit Christophe Ménager.

Ce dernier voyage de par le monde jusqu’au coup d’arrêt du Covid-19, en mars 2020 où il se retrouve bloqué dans un appartement à Marseille. « Il ne se passait plus rien. Je me suis demandé : “Qu’est ce que je peux faire??” Je me suis alors rappelé de Thiers. »

Une visite plus tard sur un site d’annonces spécialisées sur Internet, Christophe Ménager se retrouve à Thiers. Là, il visite un premier bien, en août 2020, au 4 rue Conchette qu’il achète afin d’y installer une galerie. « Mais ce n’est pas encore ce que je recherchais. Je voulais de la hauteur sous plafond, pouvoir mettre mon matelas au milieu d’une grande pièce vide. Là, ce n’était pas du tout ça?! », s’amuse Christophe Ménager. Par le bouche-à-oreille, il entend parler d’un nouveau bien, une maison-atelier, l’ancienne Taillanderie Pigeat à Thiers. Rebelote, Christophe Ménager l’achète. « J’avais enfin trouvé mon bonheur », estime Christophe Ménager qui veut « apporter une offre culturelle complémentaire, avec l’idée de relier le bas et le haut, de la rue Conchette à la rue de Barante ».

Puis, c’est un nouveau virage lorsque Christophe Ménager apprend la vente d’une usine par l’une de ses amies, Sophie Auger-Grappin, directrice du centre d’art contemporain du Creux de l’Enfer.

S’ensuit un nouveau compromis et la vente finalement de l’usine de la Croix de Fer. Quant à son projet, il consiste à « proposer aux artistes à la fois un lieu de création et un lieu de vie ». Le futur site de la Croix de Fer disposera ainsi de huit ateliers au rez-de-chaussée « pour des résidences temporaires ou permanentes » avec une large pratique : design, plasticien, sculpture, musique, coutellerie. « On fera un appel d’offres avec un jury pour examiner les projets. » À cela s’ajouteront aussi quatre grands espaces d’exposition modulables, aussi bien pour recevoir des expositions temporaires que de l’événementiel à destination du public privé ou des entreprises.

Le tout en conservant par exemple les deux marteaux-pilons vissés dans le sol de l’usine. « Je veux garder un aspect très minimal avec un sol en béton lissé, retrouver la pierre, la brique, conserver la charpente en bois, piquer et sabler les murs », décrit Christophe Ménager.

Le reste des espaces – immenses – de l’usine accueilleront une boutique-concept store pour acheter œuvres et livres?; un espace de coworking?; des emplacements pour la venue de deux food-trucks et des services destinés aux artistes accueillis : une cantine, un studio pour loger, un jardin avec un potager partagé au bord de la Durolle, une salle de sport ou encore une terrasse aménagée entre les toits de l’usine.

Une opération « à six zéros » pour l’investisseur qui espère la voir aboutir pour juin 2022 et très vite, monter des expositions. Parmi ses envies figure notamment de faire venir dans la vallée des usines les artistes du MoMA PS1 de Brooklyn à New York aux États-Unis. D’ici là, il reste du travail à Christophe Ménager, mais l’homme ne manque décidément pas d’envies et de ce souhait, fondateur, « de créer du lien ». Et contribuer à faire revivre une vallée, abandonnée depuis trop longtemps par l’industrie, et qui renaît par la culture et la création.

François Jaulhac
francois.jaulhac@centrefrance.com

CPACC - La croix de Fer

Situé dans la Vallée des Usines à Thiers (63), le centre de pratiques artistiques et culturelles contemporaines - la Croix de Fer est un établissement privé à vocation artistique, culturelle et évènementielle. Un écosystème ou se mêlent les énergies créatives. C’est un environnement réparti sur plus de 2500 m2, propice à la création artistique dans un esprit collaboratif, social et solidaire.

https://www.lacroixdefer.com
Précédent
Précédent

Uèle Lamore-Warm Blood ft Silly Boy Blue [MAKING OF]